Le cortège s'est ébranlé sur le coup de 15 heures,
avec un peu de retard sur le programme prévu, afin d'attendre un dernier
groupe de manifestants venus en train d'Ottignies, ont indiqué les
organisateurs.
Cinq mille personnes ont défilé dimanche après-midi, sous un
soleil de plomb, entre le boulevard du Roi Albert II et la place
Poelaert pour réclamer une réforme de la Justice, à l'appel de
Jean-Denis Lejeune, le papa de Julie, l'une des victimes de Marc
Dutroux, alors que l'ex-épouse de ce dernier, Michelle Martin, sera
fixée sur son éventuelle libération conditionnelle le 28 août prochain.
Les manifestants se sont rassemblés sur le coup de 14h00 à l'angle des
boulevards du Roi Albert II et du Jardin Botanique. Dans son discours
d'accueil, entamé un quart d'heure plus tard, Jean-Denis Lejeune a
remercié les participants pour leur présence, et ce malgré la canicule,
certains venant de loin. Il a rappelé son combat quotidien depuis la
disparition de sa fille, il y a 17 ans.
Lorsqu'il a évoqué la récente décision du tribunal de l'application des
peines (TAP) concernant la libération de Michelle Martin, des huées sont
montées de la foule qui s'était amassée devant le podium. Cette annonce
a ravivé l'émotion et l'incompréhension, a-t-il dit. "Il y a urgence
d'opérer cette réforme de la Justice que les autorités nous promettent
depuis longtemps."
"La loi doit pouvoir être amendée, adaptée, si elle présente des lacunes
flagrantes qui mettent les enfants en danger", a lancé Jean-Denis
Lejeune, "réclamant qu'une place soit réservée aux victimes". Il a aussi
plaidé pour un durcissement des peines pour les criminels qui s'en
prennent aux enfants. C'est alors que certaines personnes présentes dans
la foule ont crié: "peine de mort".
Il a aussi notamment demandé des "peines cumulables", qui ne seraient
donc plus absorbées, un renforcement des conditions pour introduire une
demande de libération conditionnelle, l'accès au dossier pour les
victimes ainsi qu'un vrai plan d'indemnisation pour celles-ci... Des
revendications qui figurent dans le manifeste remis à la ministre de la
Justice, Annemie Turtelboom, lors d'une réunion à son cabinet, à l'issue
de la manifestation.
Quant à Patricia Lefranc, vitriolée en 2009 par son ancien compagnon
Richard Remes, elle a déclaré que des peines incompressibles doivent
être appliquées pour les meurtres. Laetitia Delhez, victime de Marc
Dutroux, a, elle, rappelé que "notre combat est réellement toujours
d'actualité". Pol Marchal, le père d'An, a insisté sur le fait que
Michelle Martin avait été enseignante et qu'elle pourrait rechercher du
travail dans ce domaine. "Faites attention à vos enfants et vos
petits-enfants", a-t-il mis en garde, la foule scandant à nouveau "peine
de mort", suivi de "Dutroux, Martin, assassins".
Sur les calicots, on pouvait apercevoir des slogans tels que "Justice
corrompue", "Quid des victimes" ou encore "Indécente libération". La
marche a débuté vers 15h00 et trois points d'eau avaient été installés
le long du parcours pour permettre aux manifestants de remplir leurs
bouteilles. Malgré quelques malaises - 18 interventions médicales, dont
deux transferts à l'hôpital - dus à une chaleur accablante, les 5.000
manifestants dénombrés par la police ont rallié le Palais de Justice en
une heure de temps.
Un bus balai de la police avait été prévu pour amener les personnes
moins vaillantes au lieu de dislocation, devant le Palais de Justice.
Quatre-vingts participants à la manifestation ont ainsi été pris en
charge tout au long du parcours. La Protection civile a pour sa part
distribué 4.000 berlingots d'eau sur la place Poelaert, à la fin du
cortège. Les parents des victimes et Laetitia Delhez ont encore une fois
remercié le public pour sa présence avant de rejoindre le cabinet de
Mme Turtelboom, où ils ont été reçus de 16h45 à 17h50. A la sortie de la
réunion, ils se sont dits satisfaits de la discussion et des promesses
faites par la ministre.
[ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذا الرابط]